Menu
Libération

Le pardon intéressé de Pyongyang à Tokyo

Article réservé aux abonnés
La Corée du Nord espère normalisation et aide financière.
publié le 18 septembre 2002 à 1h02

Tokyo de notre correspondant

Rien de tel qu'une demande de pardon pour effacer les stigmates de «l'axe du mal». Face au Premier ministre japonais, Junichiro Koizumi, venu mardi le rencontrer pendant dix heures à Pyongyang, le «cher leader» nord-coréen Kim Jong-il a confirmé l'apparente volonté d'ouverture de son régime et donné à son interlocuteur plus qu'il ne pouvait espérer pour entamer une normalisation. A commencer par de spectaculaires excuses pour l'enlèvement, entre 1977 et 1983, de onze citoyens nippons (lire ci-dessous) : «Je veux demander pardon. Les coupables ont été punis», a déclaré l'homme fort de Pyongyang, dont le pouvoir est accusé par Washington d'être une menace majeure. Selon le n° 1 nippon pour qui cette visite historique ­ aucun échange à ce niveau n'avait eu lieu depuis 1945 entre les deux pays, sans relations diplomatiques ­ comportait de hauts risques, Kim Jong-il se serait aussi engagé à «suspendre indéfiniment» ses tirs de missiles balistiques et lui aurait demandé de dire aux Etats-Unis qu'il «maintient la porte ouverte à un dialogue». Une offensive de charme telle que les «remords» exprimés par Koizumi pour la colonisation de la Corée sont presque passés inaperçus...

La diplomatie japonaise misait sur ce déplacement ­ approuvé par Washington ­ pour dégager la route d'une future normalisation en échange de promesses d'assistance économique. Tokyo pourrait à terme octroyer à la Corée du Nord une aide financière massive. Le régime communiste a fait d