Washington
de notre correspondant
Strobe Talbott, spécialiste de la Russie, était, sous l'administration Clinton, numéro deux du département d'Etat. Il préside aujourd'hui la Brookings Institution, l'un des plus prestigieux instituts de recherche de Washington. Il reflète assez bien les vues des démocrates «internationalistes». Dans l'interview qu'il nous a accordée (1), il estime que Bush s'est placé dans une bonne position pour aborder le problème irakien.
Après l'initiative de Saddam Hussein, qui s'est dit prêt à accueillir les inspecteurs de l'ONU sans condition, existe-t-il une chance d'éviter la guerre ?
Une chance, mais pas très grande. Saddam Hussein est maître dans l'art des tricheries et du jeu du chat et de la souris. Ce qui débute, c'est juste un nouveau round d'une partie ancienne. Je suis personnellement favorable à un processus international au terme duquel le régime de Saddam tombera. Le président Bush s'est mis dans une position favorable pour y parvenir. Jusqu'au début septembre, je craignais deux impasses. D'abord, une paralysie de la communauté internationale : Bush, sous la pression, aurait freiné ses projets et on se serait retrouvé dans la pire des situations, personne ne s'occupant du danger irakien. L'autre risque aurait été de voir cette administration partir en guerre sans que personne ne la soutienne, à part les Britanniques et les Turcs. On est dans une bien meilleure situation : lorsqu'il a lancé son défi à l'ONU, le Président s'est montré, avec hab