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Libération
Interview

«Dès que l'Allemagne ose émettre une opinion, on l'accuse de tous les maux»

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publié le 20 septembre 2002 à 1h03

Elu au Bundestag en 1994, Günther Gloser, 52 ans, militant SPD depuis 1969, est membre de la Commission des affaires européennes.

Si Gerhard Schröder est réélu dimanche, pensez-vous qu'il maintienne son refus de toute intervention militaire en Irak ?

Il n'y a aucune raison pour le moment de renverser le régime de Saddam Hussein. L'Irak a accepté de recevoir les inspecteurs en désarmement de l'ONU. Cela va totalement dans le sens de ce que le chancelier et le SPD ont prôné. Je ne vois donc pas pourquoi il changerait d'avis.

L'opposition reproche au chancelier d'emprunter une «voie allemande» pour des raisons purement électorales ?

Ce qui est extraordinaire, c'est que dès que l'Allemagne ose émettre une opinion, on l'accuse de tous les maux. Mais personne ne s'offusque lorsque le Premier ministre britannique Tony Blair emboîte le pas à George Bush. Là on ne dit pas que Blair adopte une position «unilatéraliste». Quant aux Etats-Unis, là-bas aussi il y a un débat sur la question de savoir si Bush ne veut pas se lancer dans une guerre avec l'Irak justement au moment où le Congrès doit être renouvelé.

Gerhard Schröder n'a-t-il pas porté atteinte aux relations germano-américaines ?

Dès le lendemain du 11 septembre, nous avons affirmé notre solidarité avec les Etats-Unis. Cela ne signifie pas que nous devons tout accepter. Au départ, il s'agissait de lutter contre le terrorisme international. Aujourd'hui, il s'agit d'écarter Saddam Hussein du pouvoir. Ce n'est pas du tout la même chose.