Munster envoyée spéciale
Le rôle
de l'Allemagne dans le monde est l'invité surprise de la campagne des législatives de dimanche. «Ce dont le Proche-Orient a besoin, ce n'est pas d'une nouvelle guerre, mais d'une nouvelle paix», va répétant Gerhard Schröder, expliquant pourquoi, pour la première fois peut-être de façon aussi insolente, son Allemagne ose dire non aux Etats-Unis. Un des slogans de sa campagne est la «voie allemande», formule mal définie qui évoque à la fois le modèle social du pays, mais aussi une Allemagne plus sûre d'elle, qui n'hésite plus à dire son fait à ses alliés ou partenaires européens quand ca lui chante.
Schröder «sème la peur» et «endommage» gravement la relation avec les Etats-Unis pour des raisons électoralistes, rétorque son adversaire conservateur Edmund Stoiber. La voie de l'Allemagne est «la voie européenne», tance-t-il. Le gouvernement Schröder, qui avait débuté son mandat en 1998 par la décision historique d'envoyer la Bundeswehr en ex-Yougoslavie, première participation de l'armée allemande à une mission de combat depuis 1945, donne l'impression de s'achever dans un sursaut de repli sur soi. «Ce n'est que passager», assurent pourtant la plupart des analystes allemands.
Par ailleurs, la ministre de la Justice, Herta Daeubler-Gmelin, a déclenché hier une virulente polémique en déclarant lors dans une réunion électorale: «Bush veut détourner l'attention des problèmes de politique intérieure. C'est une méthode appréciée. Hitler l'a déjà fait aussi