Madrid de notre correspondant
Les nationalistes modérés du gouvernement basque se sont engagés dans un conflit sans précédent avec le pouvoir central, dont ils défient les organes exécutif et judiciaire. Mercredi, ils avaient décidé de s'opposer aux injonctions du juge Garzon et de déposer une plainte contre lui pour «prévarication» auprès du Tribunal suprême. Le PNV (Parti nationaliste basque) qui dirige le pouvoir régional, reproche au célèbre magistrat d'avoir «suspendu» les activités de la vitrine politique de l'ETA, Batasuna, estimant qu'en lui interdisant le droit de manifester, il a agi «de façon injuste». Pour les plus hautes instances judiciaires espagnoles, cette initiative des nationalistes, jugée «très grave», pourrait constituer un «délit de désobéissance», alors que les magistrats de l'Audience nationale dont dépend Garzon ont exprimé hier leur «entière solidarité» avec leur collègue incriminé. En outre l'exécutif basque refuse de «dissoudre» Batasuna en tant que formation parlementaire elle compte 7 députés régionaux , comme l'a ordonné Baltasar Garzon début septembre, estimant qu'il a «empiété sur les compétences du Parlement basque». A l'opposé, le Parlement de Navarre s'est plié, lui, à la décision judiciaire en officialisant hier la «disparition» de Batasuna en tant que force parlementaire, laquelle perd automatiquement toute subvention publique. Les sept députés séparatistes de cette région continueront d'exercer leurs fonctions au sein d'un groupe