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Libération
Interview

«Schröder nous a fait revivre les pires moments de l'Allemagne de Bismarck»

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publié le 20 septembre 2002 à 1h03

Président de la Commission des affaires européennes au Bundestag et membre du comité exécutif de la CDU, Friedbert Pflüger est considéré en Allemagne comme l'un des meilleurs experts des questions internationales.

Que pensez-vous de la position de Gerhard Schröder sur l'Irak ?

Cette attitude «unilatéraliste» et «isolationniste» est terrible pour l'Allemagne. Si Schröder gagne les élections ­ ce que je ne crois pas ­, il n'aura pas d'autre choix que de changer de position. Et alors il apparaîtra comme un dissimulateur, un menteur. A chaque fois que l'Allemagne a voulu suivre sa propre voie, cela a conduit à des catastrophes. Konrad Adenauer, Willy Brandt, Helmut Schmidt et Helmut Kohl ont su trouver un équilibre au sein de l'Europe et cela a toujours bien marché. Schröder s'est inscrit dans la vieille tradition de la gauche nationaliste promue par Kurt Schumacher (leader du SPD de 1946 à 1952, ndlr) juste après la Deuxième Guerre mondiale. En faisant revivre cette terrible expression de «voie allemande», le chancelier Schröder nous a fait revivre les pires moments de l'Allemagne de Bismarck.

Pourquoi la CDU a-t-elle paru totalement paralysée dans ce débat ?

Si on regarde les derniers sondages, cela n'est plus tout à fait exact. Edmund Stoiber a d'abord refusé de se laisser entraîner dans un débat beaucoup trop complexe pour une campagne électorale. Pour lui, le principal problème de l'Allemagne, c'est le chômage. La question de l'Irak doit être résolue avec les autres pays europé