Trencin envoyée spéciale
Au temps de la Tchécoslovaquie, Pavol Hummel était un motif de fierté : à la fin des années 60, il fut le premier chanteur slovaque à s'imposer sur la scène folk nationale, alors monopolisée par les Tchèques. Aujourd'hui, la silhouette épaissie, de grosses lunettes sur le nez, Hummel fait campagne pour l'étoile montante de la politique slovaque, Robert Fico, dont le nouveau parti, Smer (Direction), devrait devenir second, voire premier au Parlement à l'issue des législatives des 20 et 21 septembre. Après s'être excusé auprès des jeunes qui ne peuvent se souvenir, il reprend ses tubes des années 70, des chansons d'amour, bougeant un peu lourdement sur la scène du meeting.
Fête foraine. En ce dimanche pluvieux, la caravane électorale de Smer, baptisée «Le tour de la Slovaquie en 80 jours», peinte aux couleurs du parti, orange et vert pomme, donne des allures de fête foraine à la place de la Maison de l'Armée, en plein coeur de Trencin, une petite ville de 58 000 habitants. Des gamins font la queue pour une limonade gratuite et lorgnent les sacs en plastique que les militants de Smer s'apprêtent à distribuer, avec albums de coloriage, ballons gonflables et tracts électoraux. Des familles endimanchées se saluent et, fuyant la pluie qui se met à tomber, se retrouvent sous le chapiteau orange. Costume marine et chemise immaculée, Robert Fico fait son entrée. Comme chaque fois, il présente un à un les «ministres» de son «cabinet fantôme», dont de nombreux uni