Abidjan de notre correspondante
«C'est un soulagement, bien sûr, mais on ne les a toujours pas vus. Ce qui nous importe, ce n'est pas les militaires français, c'est l'évolution de la situation ici», expliquait hier un Français pris au piège à Bouaké, la deuxième ville de Côte-d'Ivoire, à 350 kilomètres au nord d'Abidjan, sous contrôle des insurgés au quatrième jour de la tentative de coup d'Etat contre le président Laurent Gbagbo. Une crise qui a déjà fait 270 morts.
Plus d'une centaine de militaires français et trois hélicop tères Cougar sont arrivés tôt à Abidjan hier en renfort des 600 hommes déjà basés dans le pays, venus d'autres bases françaises en Afrique. Officiellement, leur mission est d'assurer la sécurité des Français et des membres de la communauté internationale. Les Français sont au nombre de 20 000, dont 600 à Bouaké, et 200 à Korhogo, également sous le contrôle des insurgés. Les Etats-Unis ont aussi 200 ressortissants au total dans ces deux localités. Une centaine d'écoliers américains étaient toujours bloqués hier à Bouaké.
Offensive annoncée. La situation des habitants de ces villes est loin d'être confortable. Depuis jeudi, ils vivent au rythme des tirs plus ou moins nourris de Kalachnikov et attendent dans l'angoisse l'offensive des troupes gouvernementales. Samedi, alors que des tirs nourris résonnaient à Bouaké, un homme terré dans sa maison commentait laconiquement, d'une voix étranglée : «On attend la mort.»
Les insurgés alternent propositions de négocia