Il n'y a eu ni mutinerie ni coup d'Etat en Côte-d'Ivoire. Ce qui se passe ressemble fort à un règlement de comptes interne au régime. C'est ce qui ressort de récits recueillis par téléphone auprès d'interlocuteurs présents au moment des faits. L'un d'eux a dîné mercredi avec le général Robert Gueï, «instigateur présumé» de la tentative de coup d'Etat, selon les autorités : «Nous nous sommes quittés tard et il n'avait rien d'un homme qui allait prendre la tête d'un putsch quelques heures plus tard. Au contraire, il m'a fait l'impression de quelqu'un qui avait peur. Il disait : "Il va m'arriver quelque chose." Ses cousins, qui étaient présents, lui ont conseillé de quitter le pays.»
Couvre-feu. Le 1er août, Balla Keita, secrétaire général de l'UDPCI, le parti de Robert Gueï, était abattu dans des circonstances mystérieuses au Burkina Faso. Peu après le dîner de mercredi, le corps de Robert Gueï était retrouvé dans la rue, criblé de balles. Selon la version officielle, il se rendait au siège de la radiotélévision pour s'en emparer. Selon nos sources, il a été abattu chez lui ainsi que toute sa famille. Puis son corps a été traîné dehors.
Pendant ce temps, le ministre de l'Intérieur, Emile Boga Doudou, a été abattu chez lui par des présumés mutins. Un détail cloche : dès jeudi matin, alors que la nouvelle de sa mort n'est pas connue, le ministre de la Défense Moïse Lida Kouassi annonce à la radio que, «en l'absence du ministre de l'Intérieur, le ministre de la Justice a décrété un