Washington
de notre correspondant
Pour Ira Einhorn, 62 ans, le procès pour meurtre qui s'ouvre aujourd'hui à Philadelphie marque l'épilogue d'une vie de cavale. Depuis vingt-cinq ans, l'ancien gourou du flower power et de la «contre-culture» n'a cessé d'échapper à Interpol et à l'opiniâtreté d'un obscur fonctionnaire de la justice de Philadelphie, Richard DiBenedetto.
Arrêté en France en 1997, l'ex-hippie a été extradé l'an dernier par le gouvernement Jospin, malgré les protestations de diverses personnalités, allant de Roselyne Bachelot à José Bové, en passant par Daniel Cohn-Bendit. Einhorn est jugé pour le meurtre, en 1977, de son ancienne petite amie, dont il aurait laissé le cadavre se décomposer chez lui, pendant dix-huit mois, dans une simple malle. En 1981, quelques jours avant l'ouverture de son procès, Ira Einhorn s'était enfui en Europe et avait passé le reste de sa vie, sous de faux noms, à jouer à saute-frontière : Irlande, Angleterre, Suisse, Suède, France... Il a fini par être arrêté, en 1997, à Champagne-Mouton (Charente), où il coulait des jours paisibles sous le nom d'Eugene Mallon. L'Américain cultivait son potager au côté de sa nouvelle femme, Annika Flodin, 46 ans, une riche héritière.
«Armes psychiques». Einhorn a été condamné à mort par contumace en 1993, mais la France a exigé un nouveau procès avant de l'extrader. Elle n'a, par ailleurs, accepté de ne le faire que contre l'engagement formel qu'il ne serait pas exécuté. Entre les marchandages et les diver