Ramallah envoyée spéciale
Les bulldozers israéliens ont cessé de cogner sur les murs du bâtiment où sont retranchés Yasser Arafat et ses hommes, mais les chars de Tsahal n'ont pas relâché leur étau. Après trois jours de haute tension, Ramallah semblait hier souffler un peu. La population n'hésitait pas à braver le couvre-feu pour s'approvisionner, tandis que les responsables politiques se concertaient tous azimuts, en quête d'un semblant d'organisation face à l'offensive israélienne.
Rejet. Yasser Arafat a reçu la première visite autorisée par les Israéliens depuis jeudi, début du siège de la Mouqataa : le négociateur palestinien Saeb Erekat est venu l'informer de son entretien avec des officiers israéliens. «Ils nous ont demandé les noms des personnes se trouvant à la Mouqataa. Nous et le président Arafat rejetons toutes les conditions israéliennes», a déclaré Erekat en sortant du palais présidentiel en ruine, très ému par les conditions sanitaires dans lesquelles vivent les assiégés, confinés à près de 250 dans quelques pièces du bâtiment branlant.
Alors qu'Israéliens et Palestiniens envisageaient, il y a deux jours encore, une issue très rapide à cette crise, beaucoup craignent désormais un siège long. Les émeutes du week-end, au cours desquelles des milliers de Palestiniens ont manifesté leur soutien à Abou Ammar (nom de guerre d'Arafat), ont, semble-t-il, fait reculer les autorités israéliennes, qui pensaient avoir raison d'Arafat et de ses hommes en quelques jours. «Les é