Berlin de notre correspondante
La petite «Mädchen» d'Helmut Kohl part au front. Angela Merkel, 48 ans, ancienne protégée de l'ex-chancelier allemand qui l'avait surnommée «la jeune fille», s'est emparée très démonstrativement hier du levier central de l'opposition en se faisant élire présidente du groupe parlementaire chrétien-démocrate. Déjà présidente de la CDU depuis avril 2000, Angela Merkel fait passer là un message très clair : c'est elle qui entend briguer la chancellerie aux prochaines législatives de 2006 et s'y prépare dès maintenant.
Bras de fer. Pour cela, la nouvelle présidente du groupe parlementaire chrétien-démocrate n'a pas hésité hier à jouer les dames de fer : elle a prié le précédent détenteur du poste, Friedrich Merz (48 ans), autre espoir du parti, de dégager la piste. Elle a clairement remporté ce premier bras de fer interne, en recueillant près de 90 % des suffrages du groupe chrétien-démocrate. Un signe qui montre bien que l'opposition, sortie renforcée des élections de dimanche (la CDU-CSU a gagné 3 points par rapport à 1998, remontant pile à la hauteur du SPD avec 38,5 % des suffrages), compte rassembler ses forces pour mener la vie dure à Schröder. Tout juste élue, Angela Merkel a promis une stratégie qui correspond bien à son style personnel : «Montrer clairement les alternatives, sans pour autant faire de blocage.»
«Le gouvernement Schröder ne tiendra pas plus d'un an», a déjà prophétisé Edmund Stoiber le soir de l'élection, avant de relativiser se