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Libération

Tony et George W., improbables duettistes

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Contre Bagdad, ils jouent l'entente parfaite.
publié le 25 septembre 2002 à 1h07

Londres de notre correspondant

C'est le duo le plus improbable de l'histoire des deux pays. L'un est un travailliste modéré, l'autre un républicain musclé. Tony Blair se veut un atlantiste fidèle. George W.Bush surprend par ses décisions unilatérales et son peu de souci de l'opinion européenne. Le Premier ministre britannique a eu longtemps comme modèle la bête noire de l'actuelle administration américaine, Bill Clinton, avec lequel il partageait une même idéologie, la «troisième voie». L'actuel président des Etats-Unis aurait certainement préféré avoir comme interlocuteur la Dame de fer, Margaret Thatcher, ou l'un de ses successeurs conservateurs. Pourtant, depuis le 11 septembre, les deux hommes forment un couple presque à toute épreuve.

Harmonie. Sur le dossier irakien, comme hier dans la lutte contre le terrorisme, ils agissent en étroite coordination. Leurs discours se complètent suivant une mécanique parfaitement huilée. Depuis la fin de l'été, leurs conseillers se parlent presque tous les jours. Comble du paradoxe, Blair et Bush parviennent à mieux harmoniser leur message qu'une administration américaine déchirée entre colombes et faucons. Hier encore, Bush a admiré la «volonté de dire la vérité» de son alter ego. .

Certes, les précédents ne manquent pas. Depuis la Seconde Guerre mondiale, dirigeants américains et britanniques entretiennent ce qu'ils appellent des «relations spéciales». Une complicité presque jamais démentie, même si elle s'exerce souvent à sens unique.