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Libération
Interview

«C'est une véritable chasse à l'homme»

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publié le 26 septembre 2002 à 1h08

Depuis la tentative de putsch en Côte-d'Ivoire, dans la nuit du 19 au 20 septembre, Alassane Ouattara, l'ex-Premier ministre ivoirien, exclu de l'élection présidentielle en 2000 et opposant accusé par certains Ivoiriens d'être à l'origine des troubles actuels, s'est réfugié à l'ambassade de France à Abidjan.

Votre sécurité est-elle encore menacée ?

Je ne peux pas sortir de l'ambassade. Ma vie continue d'être menacée. Il y a une semaine, j'étais à mon domicile en train de déjeuner, quand on m'a prévenu que l'escadron qui a tué le général Gueï (ancien chef de la junte militaire entre 1999 et 2000, ndlr) se dirigeait chez moi. Quelques instants plus tard, un char non identifié a défoncé le portail de mon domicile. Mon épouse, mes collaborateurs et moi-même avons pu nous réfugier chez notre voisin, l'ambassadeur d'Allemagne, et la France a bien voulu nous accueillir par la suite. A Abidjan, tous les soirs, les gendarmes font des descentes. Mon domicile a été incendié dans la nuit de samedi à dimanche. Mon aide de camp a été exécuté. Le siège de mon parti, le Rassemblement des républicains (RDR), a été saccagé mercredi. Plusieurs responsables ont été enlevés : le trésorier, le porte-parole adjoint, des responsables de quartier. Ils traquent tous les responsables du RDR.

Comment expliquez-vous ces événements, alors que des discussions au titre de la réconciliation nationale avaient eu lieu ces derniers mois et que des membres de votre parti siégeaient au gouvernement ?

Je ne comprends