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Bataille à coups de privatisations

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Le processus engagé par le gouvernement pèse dans le débat électoral.
publié le 27 septembre 2002 à 1h09

Kovacica envoyé spécial

Inquiète, plutôt résignée, elle veut quand même y croire. «On a réussi à s'en sortir pendant les dix ans de pouvoir de Milosevic malgré la corruption, les sanctions, les guerres et cela ne peut pas être vraiment pire», lance une secrétaire. Il y a une semaine, elle a appris que «sa boîte» avait été privatisée. Avec ses 380 salariés, la sucrerie Unité reste le principal employeur de la petite commune de Kovacica, à 50 kilomètres au nord-est de Belgrade. Des champs de maïs et de betteraves s'étendent à perte de vue au-delà des bâtiments de brique. Un peu vieillie mais soigneusement entretenue, cette usine, construite il y a un quart de siècle, reste l'une des plus performante du pays.

«Quand nous avons su qu'elle était vendue pour 3 euros symboliques, nous nous sommes sentis profondément humiliés. L'acheteur donne des garanties en matière d'investissement pour les dix prochaines années et de maintien de l'emploi, mais les promesses n'engagent que ceux qui les croient», soupire un technicien. Le nouveau propriétaire Miroslav Kostic, poids lourd de l'import-export de sucre en Serbie, est un proche de Zoran Djindjic, Premier ministre et leader du parti démocrate. Le choc est d'autant plus rude que deux usines similaires ont été vendues à des Italiens et des Grecs pour respectivement 2 millions et 1 million d'euros. Il y a six mois, la première vague de grandes privatisations, celle des cimenteries, a été un succès, intéressant des entreprises étrangères, don