Il aura fallu une banale procédure en diffamation devant un tribunal correctionnel parisien pour que soit rendu le premier jugement sur la «sale guerre» en Algérie, qui a déjà fait, depuis 1992, plus de 100 000 morts et des milliers de disparus. Durant les cinq jours d'audience en juillet, le général Khaled Nezzar, ancien ministre de la Défense, n'avait jamais caché que ce procès contre Habib Souaïdia, ex-lieutenant dissident, était pour lui davantage une affaire d'Etat qu'une histoire d'insulte. Une manière de laver «une fois pour toutes» l'honneur de l'armée algérienne contre les accusations d'exactions, de manipulations, de massacres qui se multiplient ces derniers temps. Vendredi, le tribunal a débouté le général et reconnu la bonne foi du lieutenant. «Le premier petit pas», a déclaré Souaïdia en quittant l'audience.
Parallèle. Dans une émission sur la Cinquième en mai 2001, Souaïdia, auteur d'un livre sur ses années dans les troupes spéciales algériennes, avait lancé : «Chez nous, les hommes politiques sont des généraux, c'est eux qui décident (...), eux qui ont fait cette guerre, tué des milliers de gens pour rien du tout.» Dans un parallèle entre la guerre d'indépendance contre l'armée française et celle qui s'enclenche en 1992 lorsque les généraux algériens ont brutalement suspendu le scrutin électoral remporté par le Front islamique du salut (FIS), Souaïdia poursuivait : «Je ne peux pardonner au général Massu ou au général Aussaresses les crimes qu'ils ont commis com