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Libération

Serbie : Kostunica fragile favori de la présidentielle

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Enjeu : les rapports de force au sein de la coalition anti-Milosevic.
publié le 28 septembre 2002 à 1h09

Belgrade envoyé spécial

Echanges de noms d'oiseaux, coup bas, la campagne pour la présidentielle serbe de dimanche s'est durcie ces derniers jours. «Si vous aviez seulement deux chèvres, les donneriez-vous à garder à cet homme renfrogné et tourné vers le passé ?» lançait jeudi le Premier ministre Zoran Djindjic, leader du Parti démocrate, qui appuie la candidature de l'économiste libéral Miroljub Labus, partisan convaincu d'une «thérapie de choc» pour la transition. La foule, quelque 20 000 personnes réunies pour un meeting électoral, a ovationné la pique lancée contre le Président fédéral Vojislav Kostunica (1). Donné légèrement favori par les sondages avec un peu plus du tiers des voix, Kostunica, un nationaliste modéré, abandonnera son poste s'il est élu à la tête de la Serbie. Deux jours plus tôt, il pourfendait «ceux qui tentent de rétablir un pouvoir absolu» sur une Serbie «affamée et humiliée» par des réformes économiques précipitées et mal menées, visant son adversaire Labus.

«Trucage.» Il y a tout juste deux ans, les partisans des deux hommes se rassemblaient sur cette même place de la République, au coeur de Belgrade, pour dénoncer le «trucage» de la présidentielle par Slobodan Milosevic. Le 5 octobre 2000, la mobilisation de la rue avait abouti au renversement du régime Milosevic. Mais la DOS, la coalition réformiste arrivée au pouvoir, a vite éclaté. Autour de Kostunica ont fait bloc conservateurs et nationalistes décidés à affirmer «une spécificité serbe». Autour