Ramallah envoyé spécial
Le drapeau palestinien flotte à nouveau sur Ramallah, mais il flotte sur des ruines. A la Mouqataa, le vaste complexe qui abrite le quartier général de Yasser Arafat, un seul bâtiment de deux étages tient encore debout : les appartements du chef palestinien. Tout autour, des façades éventrées, des immeubles broyés, des terrains bouleversés par le passage des chars, des pelleteuses et des bulldozers. Le haut pont, qui reliait la résidence de Arafat à la salle de conférences, n'existe plus. Dans le bâtiment qui a survécu, une petite porte protégée par de lourds sacs de riz provenant d'Australie, s'est ouverte hier en début d'après-midi. Le «vieux», comme ses partisans l'appellent affectueusement, a fait une courte apparition pour saluer la petite foule de quelques centaines de personnes qui l'attendait. Fatigué mais souriant, il a envoyé quelques baisers, embrassé une fillette et, comme à son habitude, fait le signe de la victoire. Puis, il est allé dormir. Peu avant, depuis l'intérieur de sa résidence, il avait appelé à un «cessez-le-feu».
Patrouilles. Le leader palestinien peut estimer avoir gagné cette manche. Son quartier général est pulvérisé, mais les chars israéliens ont levé dimanche le siège qu'il maintenait sur la Mouqataa depuis mars et qu'ils avaient encore resserré le 19 septembre. Il n'a livré aucun de la vingtaine d'hommes qu'exigeaient les autorités israéliennes et qui peuvent, dès lors, sortir. Et, mieux encore, l'armée israélienne sembla