Qalqilya envoyé spécial
En arrivant à ses champs, Oussama Khader a découvert, un matin d'août, un papier accroché à un olivier. Ecrit en arabe et en hébreu, il émanait de l'autorité militaire israélienne qui lui faisait savoir qu'il était exproprié de ses terres. A l'autre bout de la ville, Nadim M., un prospère commerçant et père de cinq enfants, vient d'apprendre d'un officier israélien que sa villa luxueuse et flambant neuve sera bientôt détruite. Qayed Atta, un riche agriculteur, a déjà vu quatre de ses serres rasées et va lui aussi perdre tout son domaine agricole.
La cause de leur malheur est sous leurs yeux : un serpent de béton, qui avale terrains, maisons et paysages sur son passage, et progresse au rythme de 2 à 3 km tous les trois mois. Mais ce «mur de protection», destiné à séparer Israéliens et Palestiniens, ne fait pas que dévorer l'espace. Il encercle et étouffe. Témoin, la localité de Qalqilya qui va se trouver séparée de plus de la moitié des terres agricoles, qui vont se retrouver «de l'autre côté». Ce qui condamne la ville, dit son maire, Maarouf Zahran, à la mort lente : «Elle va perdre la plupart de ses habitants, qui vont émigrer vers la Jordanie ou le Golfe.»
Florissante. Jusqu'à la deuxième Intifada, en septembre 2000, Qalqilya, une localité de 40 à 45 000 habitants, était florissante. Situé à côté de la «ligne verte» la frontière d'avant 1967 , «le jardin de la Palestine» attirait chaque semaine des familles israéliennes qui venaient y faire leurs co