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Libération

Castaño, narco-extrémiste colombien

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Washington accuse ce chef paramilitaire de trafic de cocaïne.
publié le 1er octobre 2002 à 1h15

Bogota de notre correspondant

Carlos Castaño a raté son opération destinée à blanchir son image. Les Etats-Unis ont finalement réclamé l'extradition, pour trafic de drogue, du leader des Autodéfenses unies de Colombie (AUC), groupe paramilitaire antiguérilla d'au moins 10 000Êcombattants. Pour le chef de ces milices d'extrême droite, accusées de l'assassinat de nombreux paysans et syndicalistes, c'est l'échec de plusieurs mois de tentatives de toilettage, pour se démarquer du trafic de cocaïne, principale source de revenus des AUC. En vain : à 38 ans, Carlos Castaño est désormais sous la menace d'une condamnation aux Etats-Unis. Il était déjà sous le coup de 26Êmandats d'arrêt pour homicides ou enlèvements dans son pays, au cours de sa bataille contre les guérillas d'extrême gauche qui sévissent en Colombie depuis quarante ans.

En 1980, quand Jesus Castaño, riche propriétaire terrien, meurt assassiné par des guérilleros des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc, marxistes), il laisse deux fils prêts à tout pour le venger, Fidel et son petit frère Carlos. Ils suivent les premiers pas des groupes paramilitaires, au milieu des années 80. Un capitaine d'armée de terre organise alors des civils en groupes d'«autodéfense», à Puerto Boyacá, dans le centre du pays. «J'armais des paysans sur ordres de mes supérieurs, c'était légal», explique aujourd'hui cet ex-officier.

Mercenaires. Ces premiers paramilitaires sortent vite de la légalité. Ils sont recrutés par les narcotrafiq