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Libération

Cour pénale internationale: l'Europe cède à Washington

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Diplomates et soldats américains auront un statut d'exception, leur évitant d'être justiciables.
publié le 1er octobre 2002 à 1h15

Bruxelles (UE)

de notre correspondant

L'Union européenne a cédé aux Etats-Unis : les ministres des Affaires étrangères des Quinze, réunis hier à Bruxelles, se sont dits prêts à accorder aux diplomates et aux soldats américains un statut d'exception qui leur évitera d'être justiciables de la nouvelle Cour pénale internationale (CPI), compétente pour juger les crimes contre l'humanité et de guerre ainsi que les génocides.

Unité. En donnant satisfaction à Washington, qui a retiré en mai sa signature du traité de Rome fondant la CPI, les Quinze, très divisés, ont surtout cherché à «préserver leur unité», a reconnu le chef de la diplomatie française. Dominique de Villepin a le mérite de la franchise : «L'enjeu pour l'Union était d'éviter que les différents pays européens se présentent en ordre dispersé face aux sollicitations et aux pressions américaines.» De fait, il y avait le feu à la maison : la Grande-Bretagne, mais aussi l'Italie ou l'Espagne jugeaient «légitime» le souci de l'administration Bush d'éviter aux ressortissants américains les foudres d'une justice internationale soupçonnée par avance d'être partisane face à la seule superpuissance mondiale. En revanche, l'Allemagne se montrait intransigeante, refusant que les Etats-Unis bénéficient d'un statut particulier. Au milieu, la France cherchait à éviter un affrontement avec les Américains sur ce terrain. A la fois parce que Paris comprend leur problème (elle a obtenu une dérogation de sept ans pour ses propres «soldats de