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Libération

Les nouvelles règles du jeu franco-africain

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L'intervention française en Côte-d'Ivoire témoigne de la volonté d'agir de Paris.
publié le 1er octobre 2002 à 1h15

En Afrique, il y a eu la méthode Foccart, la doctrine Balladur, la jurisprudence Jospin. Y a-t-il désormais une règle Villepin ? Tout comme Jacques Chirac, le chef de la diplomatie ne fait pas mystère de son intérêt pour l'Afrique et de son désir d'agir. La crise ivoirienne et l'intervention de l'armée française lui fournissent une occasion de tester les nouvelles règles du jeu franco-africain.

Positions différentes. Le terrain ivoirien est d'autant plus exemplaire que c'est justement le pays où s'était noué le dernier épisode des tumultueuses relations entre la France et son ancien pré carré. Dans la nuit du 24 au 25 décembre 1999, le général Robert Gueï, soutenu par un certain nombre de hauts cadres de l'armée ivoirienne, avait lancé un coup d'Etat visant à chasser Henri Konan Bédié, l'héritier du «père de la Nation» Félix Houphouët-Boigny. Bédié, qui n'a jamais été à la hauteur de la tâche, laisse le pays s'enfoncer dans la crise économique et politique. Pour mettre Ouattara, son principal adversaire, hors jeu, il attise la polémique sur son «ivoirité». C'est donc un homme sans légitimité ni charisme que dépose la junte emmenée par Gueï. A Paris, les deux «têtes» de l'exécutif campent alors sur deux positions radicalement différentes. L'Elysée, sur les conseils de l'ex-responsable de la cellule africaine, Michel Dupuch, qui a longtemps été ambassadeur à Abidjan, plaide pour une intervention destinée à restaurer le pouvoir légal. Matignon freine des quatre fers. Finalement,