Belgrade envoyé spécial
Deux ans après le renversement de Slobodan Milosevic, les premières présidentielles serbes ont montré dimanche un pays clairement entré dans la voie des réformes, mais toujours hanté par ses démons. Vojislav Kostunica, conservateur et nationaliste modéré, est arrivé en tête avec 31,3 % des voix devant l'économiste libéral Miroljub Labus (27,2 %). Le Président fédéral, qui abandonnera son mandat s'il devient président de Serbie, affrontera donc, le 13 octobre au deuxième tour, le maître d'oeuvre de «la thérapie de choc» pour la transition.
Hostilité. Mais le succès de l'ultranationaliste Vojislav Seselj, troisième avec 22,5 % des suffrages, exprime l'hostilité aux changements d'une bonne partie de l'opinion. Il avait reçu l'appui de l'ex-Président Milosevic, détenu à La Haye et dont la popularité est remontée depuis son procès devant le Tribunal pénal international. La Serbie apparaît donc divisée en trois gros blocs politiques de taille similaire. Les optimistes soulignent que les deux candidats en tête, le conservateur et le libéral, étaient engagés côte à côte pour renverser l'ancien régime. L'un et l'autre prônent des réformes qui permettront l'intégration à l'Europe, mais s'opposent sur leur rythme.
«C'est un succès, d'autant que les dix autres candidats en lice étaient contre moi et profitaient des difficultés vécues par la population», a affirmé Labus, soulignant qu'«à peine 100 000 voix» le séparent de Kostunica. Ce dernier semble favori au deuxiè