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Libération

Ramallah: le fiasco de Sharon

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Presse, armée et travaillistes dénoncent l'erreur du siège de la Mouqataa.
publié le 1er octobre 2002 à 1h15

Jérusalem envoyé spécial

Une presse unanime qui parle de «déconfiture», des ministres travaillistes furieux et des militaires sévères : la levée du siège, dimanche, de la Mouqataa a provoqué des critiques en chaîne en Israël, y compris dans le propre camp d'Ariel Sharon. L'ex-Premier ministre Netanyahou, qui lui dispute la tête du Likoud, a accusé son rival d'être inefficace. Shimon Pérès, son ministre des Affaires étrangères, a été plus virulent : «Depuis dix mois, la sécurité se détériore. Il n'y a plus ni gouvernement ni but à atteindre. Nous ne savons pas où l'on nous conduit.» Malgré leur colère, les ministres travaillistes ont fait savoir qu'ils voteraient le budget 2003, ce qui semble exclure tout départ de leur part du gouvernement.

Du côté de l'armée, on prend soin de laisser aux politiques la responsabilité de la crise. «Le siège de la Mouqataa a été une erreur. Nous avons perdu cette bataille et Arafat en est le vainqueur. Il était presque oublié et nous l'avons fait nous-mêmes revenir à la une des journaux», ont commenté des sources militaires haut placées, citées par le Yediot Aharonot.

«Exceptionnelle victoire.» Précisément, les journaux israéliens se sont beaucoup inquiétés du retour d'Arafat sur le devant de la scène et des dommages causés au couple israélo-américain. L'influent quotidien Ha'aretz reconnaissait hier au raïs «une exceptionnelle victoire», estimant dans son éditorial que «l'establishment politique et militaire israélien a totalement échoué dans [s