Menu
Libération

Autriche: coup de balai sur les réfugiés

Article réservé aux abonnés
Vienne veut réduire radicalement les effectifs des demandeurs d'asile.
publié le 2 octobre 2002 à 1h16

Traiskirchen envoyé spécial

La ville entière semble envahie par les étrangers. Dans les cafés, les parcs, sur les trottoirs, ils restent là, mine sombre et vêtements fripés. Depuis quelques jours, plusieurs dizaines d'entre eux dorment dehors, par un froid proche de zéro degré. «Dimanche, raconte un jeune demandeur d'asile nigérian, le directeur du centre d'accueil m'a confisqué ma carte. En échange, il m'a donné une feuille de papier sur laquelle est écrit que j'ai sept jours pour quitter le pays. Mais pour aller où ?»

Centre surpeuplé. En Autriche, Traiskirchen sert de nom générique à la misère du monde. C'est dans cette petite ville plantée au milieu des vignes, à une vingtaine de kilomètres de Vienne, que se trouve le plus grand centre d'hébergement de demandeurs d'asile du pays. Une ancienne caserne y a été sommairement aménagée pour accueillir un millier de réfugiés en attente de décision sur leur sort. Alors que le centre est surpeuplé depuis des semaines ­ 1 900 personnes y sont actuellement inscrites ­, le ministre (conservateur) de l'Intérieur, Ernst Strasser, a décidé d'y donner un grand coup de balai. Hier, est entrée en vigueur une circulaire invitant les directeurs des cinq centres du pays à réduire radicalement leurs effectifs. Le texte énumère une longue liste de pays, dont les ressortissants «n'ont plus à recevoir l'hébergement de l'Etat» s'ils font appel du rejet de leur demande d'asile : Russie, Arménie, Géorgie, Népal, Inde, Pakistan, Macédoine, Nigeria...

C