São Paulo
de notre correspondante
«Lula sera un président raisonnable et pragmatique.» Le compliment ne vient pas d'un supporter inconditionnel de Luiz Inacio Lula da Silva le candidat du Parti des travailleurs (PT, gauche) favori de l'élection présidentielle de dimanche mais du président de la grande banque brésilienne Itau, Roberto Setubal. «Un gouvernement PT n'a rien d'effrayant», a ajouté Israel Vainboim, le président d'Unibanco. On est loin de l'année 1989, quand le même Lula se présentait pour la première fois à la magistrature suprême. A l'époque, le président de la puissante Fédération des industries de l'Etat de São Paulo, Mario Amato, avait lâché cette phrase célèbre : «Si Lula est élu, 800 000 chefs d'entreprise devront quitter le pays.» Aujourd'hui, l'ex-leader syndical fait moins peur aux milieux d'affaires, même si l'éventualité de sa victoire n'est pas étrangère aux turbulences financières que traverse le pays, notamment les fortes pressions sur la monnaie brésilienne, le réal.
Libre-échange. Le «Lula light» a mis de l'eau dans son vin. Il a banni de son programme de gouvernement «la rupture avec l'actuel modèle économique» censé céder la place au socialisme. Ancien détracteur du néolibéralisme, il se dit désormais partisan du libre-échange, promet de ne pas renationaliser les entreprises privatisées, de ne pas rompre avec le FMI, d'honorer les engagements du pays, alors qu'il y a quelques années il ne parlait que de moratoire sur la dette extérieure. Il a e