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Libération

Le défi indépendantiste des modérés basques

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Au grand dam de Madrid, le PNV veut un statut de libre association avec l'Espagne et de nation associée en Europe.
publié le 2 octobre 2002 à 1h16

Madrid de notre correspondant

Un référendum sur la souveraineté du Pays basque d'ici à 2005 ? Si cette perspective paraissait fantaisiste il y a encore quelques mois, elle semble aujourd'hui plus que probable, bien que Madrid s'y oppose violemment. Au grand dam du procureur général de l'Etat qui a déclaré le projet «inconstitutionnel» et «juridiquement non viable», Juan José Ibarretxe, le chef nationaliste de l'exécutif basque, vient de se prononcer, devant le Parlement régional, pour un statut de «libre association» avec Madrid et de «nation associée» en Europe.

Rupture progressive. Au moment où Madrid mène une offensive juridico-politique sans précédent pour mettre hors la loi le parti Batasuna, vitrine parlementaire de l'ETA, les nationalistes basques modérés du PNV reprennent l'initiative politique avec fracas. Rompant avec leur légendaire ambiguïté vis-à-vis du pouvoir central, ils parlent désormais d'«aller vers l'indépendance» et de faire voler en éclats l'actuel statut d'auto nomie, dit «de Gernika», approuvé fin 1979 par 53 % des Basques. Vendredi, le nationaliste Ibarretxe a détaillé devant le Parlement régional son programme de rupture progressive des liens avec l'Espagne.

Les nationalistes modérés ont d'ores et déjà donné un contenu à leur projet de «souveraineté partagée» : pouvoir judiciaire propre ; présence dans les institutions européennes et capacité de signer des traités internationaux ; reconnaissance d'une «nationalité basque» à part entière ; pleines préro