Un fragile dialogue est peut-être en train de s'instaurer entre le gouvernement chinois et le chef du gouvernement tibétain en exil, le dalaï-lama, qui a dû fuir son pays en 1959 à l'issue d'un soulèvement antichinois avorté. Pékin considère toujours le prix Nobel de la paix (1989) comme un «dangereux séparatiste», tandis que les Tibétains continuent d'arborer une prodigieuse méfiance à l'égard du «colonisateur» chinois. Mais l'hostilité n'est plus de mise depuis la visite, cet été, de deux délégations de proches du dalaï-lama à Lhassa, à l'invitation de Pékin. Depuis, les deux camps tâtent le terrain en échangeant des signes de bonne volonté.
Hier, le Premier ministre en titre du gouvernement tibétain en exil, Samdhong Rinpoche, a appelé ses partisans à suspendre leurs mouvements de protestation contre la Chine, systématiques lors des visites à l'étranger de dirigeants chinois. «C'est une première», souligne, à Paris, Jean-Paul Ribes, le président du Comité de soutien du peuple tibétain. Samdhong Rinpoche a recommandé aux Tibétains de ne pas chahuter le président Jiang Zemin lors de sa visite aux Etats-Unis, prévue ce mois-ci. «Ce sera un test permettant d'évaluer la manière dont la Chine réagit», a-t-il averti.
Les derniers contacts formels entre Pékin et Dharamsala, en Inde, où s'est installé le gouvernement tibétain en exil, avaient eu lieu au début des années 90. Les pressions internationales se sont multipliées depuis lors sur Pékin, accusé de chercher à éradiquer la cul