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Libération

Tony Blair esquive la grogne travailliste

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Attendu au tournant irakien, il a axé son discours sur le Proche-Orient.
publié le 2 octobre 2002 à 1h16

Blackpool envoyé spécial

Tony Blair sait trouver les mots qu'il faut pour retourner une salle. Ses troupes ronchonnent. Sa popularité et celle de son gouvernement sont en recul dans les sondages. Les adversaires d'une guerre contre l'Irak l'accusent d'être le «toutou» de George Bush et mobilisent en masse dans les rues de Londres. Les syndicats attaquent sa réforme des services publics. Mais cela ne suffit pas à le déstabiliser. Le chef du New Labour, au mieux de sa forme, a réussi, hier à Blackpool, à se faire ovationner longuement par un congrès qui, la veille, l'avait démenti à deux reprises.

Sujet consensuel. Alors que sa gauche pacifiste l'attend au tournant irakien, il préfère mettre l'accent sur l'autre dossier du Proche-Orient, un sujet bien plus consensuel. «Les résolutions de l'ONU, déclare-t-il sous les applaudissements, doivent s'appliquer autant à l'Irak [qu'à] Israël» et «à toutes les autres parties» du conflit.

L'exercice s'annonçait périlleux. Le congrès travailliste, rapatrié pour la première fois depuis quatre ans dans l'un de ses bastions du nord de l'Angleterre, s'est ouvert lundi sur un début de fronde. Les syn dicats ont réussi à faire passer une motion de défiance contre le projet de partenariat public-privé dans les hôpitaux et les écoles, un pilier de la politique du gouvernement. Un autre texte qui s'opposait à tout raid contre l'Irak a recueilli 40 % des votes. De peur d'être désavouée, la direction du parti a retiré en catastrophe une motion qui ment