São Paulo
de notre correspondante
L'armée brésilienne sera déployée dans l'Etat de Rio, dimanche, pour veiller au bon déroulement des élections générales. La gouverneure de l'Etat, Benedita da Silva (Parti des travailleurs, gauche), a sollicité l'envoi de la troupe au président Cardoso après avoir appris que les narcotrafiquants entendaient fermer des bureaux de vote et paralyser les transports publics. Principale préoccupation des Brésiliens après le chômage, l'insécurité est au centre du programme des principaux candidats à la présidentielle, qui promettent un renforcement de la police.
Lundi, Rio a connu une flambée de violence inédite. La ville a été soumise à la terreur du pouvoir parallèle des narcotrafiquants. Pendant des heures, commerces, restaurants, écoles et établissements bancaires ont dû fermer leurs portes dans de nombreux quartiers de la métropole, malgré la présence de la police. Si les «couvre-feux» imposés par les narcos sont fréquents à Rio, celui-ci était d'une ampleur sans précédent et a frappé pour la première fois les quartiers d'Ipanema, Copacabana et Leblon, fleurons de la «ville merveilleuse». La paralysie était ordonnée par le Commando rouge (CV, en portugais), le plus important des gangs qui se disputent le contrôle du trafic de drogue dans les 600 favelas de Rio. Les narcos y font régner la loi du silence et y prononcent des «condamnations à mort», mais ils offrent aussi protection et assistance à des populations abandonnées par l'Etat.
Parfois enca