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Libération

Dissidents d'ex-URSS, ils ne désobéiront plus

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Trois figures emblématiques sont mortes au cours des trois derniers mois.
publié le 4 octobre 2002 à 1h18

Tatiana Velikanova vient de mourir à Moscou, elle avait 70 ans. En juillet, c'était «Alek», Alexandre Guinzbourg, qui disparaissait à Paris à 65 ans. Début septembre, on apprenait, à Moscou également, la mort de «Svet», l'écrivain Felix Svetov, 74 ans. On ne vit pas souvent vieux dans le monde des ex-dissidents soviétiques, où la figure octogénaire (et souvent contestée par ses anciens camarades) de Soljenitsyne fait figure d'exception.

«Intensité morale». Quand vinrent glasnost et perestroïka, libérée des camps, Tatiana Velikanova se retira sur la pointe des pieds, retrouva avec plaisir les mathématiques qu'elle enseigna aux enfants. Elle resta ce petit bout de femme aussi mince qu'énergique, irréductible jusqu'à la moelle, se dressant sur ses ergots dès lors que l'on attentait à ses droits. Le nombre de sbires soviétiques qu'elle fit tourner en bourrique ne se compte pas. Le Prix Nobel de la paix Andreï Sakharov parlait à son endroit d'«intensité morale», de «pureté» et de «force» tout en soulignant son «importance historique» dans le mouvement des droits de l'homme en URSS (1).

En 1969, elle avait participé à la création du groupe d'initiative de défense de droits de l'homme en URSS. Quand Soljenitsyne est arrêté et expulsé en février 1974, avec son ami Sergueï Kovalev (aujourd'hui l'un des rares députés russes à critiquer la guerre en Tchétchénie) et quelques autres, elle signe «la déclaration de Moscou» demandant non seulement le retour du Prix Nobel de la littérature mai