Washington
de notre correspondant
Mercredi, 18 heures, dans la banlieue nord de Washington. James Martin, informaticien de 55 ans, traverse le parking d'un supermarché. Tout à coup, il s'effondre, une balle dans la tête. 7 h 40, le lendemain. Sonny Buchanan, 39 ans, paysagiste et poète amateur, tond le gazon d'un de ses clients. Il connaît le même sort. A 9 h 10, à quelques kilomètres, un chauffeur de taxi d'origine indienne, Premkumar Walekar, 54 ans, est tué dans une station-service. A 9 h 40, un peu plus au nord, une femme hispanique de 34 ans, Sarah Ramos, qui lit sur un banc public, est abattue. Vers 10 heures, plus près de Washington, une jeune femme de 25 ans, Lori Lewis-Rivera, est assassinée alors qu'elle nettoie tranquillement son monospace, dans une station service... A chaque fois, ces trois hommes et ces deux femmes ont été tués d'une seule balle, tirée à distance en pleine tête. Les cinq meurtres ont eu lieu dans un rayon de seize kilomètres. Un meurtre similaire a été commis dans la nuit de jeudi à vendredi au nord-ouest de la capitale. Mais, vendredi, la police n'avait pas encore établi de lien avec les cinq précédents.
Souvenir du charbon. Comme l'an dernier à pareille époque, Washington et sa banlieue sont en état d'alerte. Comme dans le cas de la maladie du charbon, le tueur frappe au hasard. Dans les stations-service à moitié désertées, les gens se jettent des regards anxieux. Les écoles se sont barricadées, des voitures de police postées à leur entrée. Les