Madrid de notre correspondant
La canonisation du fondateur de l'Opus Dei, Josemaria Escriva de Balaguer, qui a lieu ce dimanche à Rome, prête à controverse en Espagne, pays d'origine du «Bienheureux», décédé en 1975. Au centre de cette polémique : la couverture télévisuelle de la cérémonie par une chaîne publique. Quelque 80 000 fidèles espagnols seront présents à la cérémonie, dont trois membres du gouvernement conservateur de José Maria Aznar. Parmi ces ministres, seul celui en charge de la Défense, Fernando Trillo, a reconnu qu'il faisait partie de cette organisation traditionaliste laïque, fondée en octobre 1928 à Madrid, et qui, en Espagne, est toujours entourée d'une réputation sulfureuse en raison de sa supposée connivence avec la dictature franquiste.
La «Obra», le bureau national de l'Opus Dei, qui prépare la canonisation depuis février, n'avait pourtant de cesse, vendredi, de souligner que les 27 000 membres espagnols de l'organisation «partagent des convictions très diverses et sont représentés dans la quasi-totalité des partis politiques». Il a en particulier souligné la présence à Rome du maire socialiste de Barbastro, la bourgade natale d'Escriva de Balaguer, située dans la province de Huesca, en Aragon.
«Conception partisane». Cela n'a pas empêché l'opposition socialiste de fustiger la décision de la deuxième chaîne (TV2) de retransmettre en direct la cérémonie, alors qu'au même moment a lieu le débat parlementaire sur le budget de l'Etat, diffusé chaque année. P