Bouaké envoyée spéciale
Passant devant l'école baptiste où sont positionnées les troupes françaises, une colonne d'une quinzaine de véhicules des Forces armées nationales de Côte-d'Ivoire (Fanci) est entrée dans Bouaké par l'est, dimanche soir. Début de la grande offensive, a-t-on pensé, retenant son souffle. Mais après quelques tirs, les soldats gouvernementaux sont ressortis de la ville dans la nuit par le même chemin. Stratégie de dissuasion ou mission de reconnaissance ? Le lendemain, l'attaque a d'abord été lancée à l'ouest. Des pick-up de rebelles circulaient en tous sens sur la grande artère bordée de lampadaires menant vers Sakassou, une localité du sud-ouest, enjeu d'affrontements entre les parties. Certains criaient : «Partez, les Fanci arrivent, on va chercher du renfort», et quittaient à vive allure le théâtre des combats. D'autres débarquaient en sens inverse, et se massaient à l'entrée de la ville. Des mouvements désordonnés révélateurs des «petits problèmes de communication» entre mutins. Quelques blessés étaient transportés à la hâte à l'hôpital, certains, atteints par des éclats d'obus, hurlaient de douleur, écorchés vifs. La morphine manque à l'hôpital. Finalement, le front de l'ouest s'est apaisé, les mutins, toujours positionnés sur l'axe, ont crié leur opposition à la présence française. «Des Blancs combattent avec les gouvernementaux», vociférait l'un d'entre eux, hors de lui. Dans ce climat de tension extrême, un présumé pilleur, transportant un ventila