Gaza envoyée spéciale
Au coeur de Gaza, le camp de réfugiés de Nusseirat avait hier des allures de fort retranché. Barrières de sable montées à la hâte, armée d'enfants épiant le moindre intrus. A l'évidence, les habitants se sont mobilisés pour cacher et protéger l'un des leurs, Imad Akel, 27 ans, militant du Hamas recherché par l'Autorité palestinienne pour avoir abattu, la veille, de dix balles dans le corps le général Rageh Abu Lehiya, chef de la police antiémeutes de Gaza. Ce drame avait entraîné lundi la mort de quatre Palestiniens dans des échauffourées visiblement motivées par des réflexes tribaux plus que par des engagements politiques.
Vengeance. Il était 9 heures, lundi, quand Imad et une vingtaine de cousins, vêtus de l'uniforme des forces de sécurité palestiniennes, ont arrêté la voiture du général Abu Lehiya à un faux barrage. Sans ménagement, Imad l'en a sorti, hurlant à la cantonade : «Je vais le tuer pour venger la mort de mon frère Youssef !» L'an dernier, à Gaza, le patron des unités antiémeutes avait ordonné aux policiers palestiniens de tirer sur des militants du Hamas qui manifestaient leur hostilité aux Etats-Unis. Parmi les victimes de cette fusillade figurait Youssef Akel, le frère d'Imad, mem bre influent du Hamas, et surtout fils d'une très puissante famille de Nusseirat. «Nous avons essayé par tous les moyens de convaincre l'Autorité palestinienne de prendre des sanctions contre ce général cruel, non seulement il n'a pas été puni mais il a pris du g