Londres de notre correspondant
Lors de leur deuxième défaite électorale, les conservateurs britanniques croyaient avoir touché le fond. Ils se trompaient. Réunis en congrès depuis lundi, ils étalent leurs divisions et se débattent contre les scandales. Alors qu'ils peinent à présenter un programme alternatif à celui du New Labour, les médias du royaume ne s'intéressent qu'aux frasques extraconjugales de leur dernier Premier ministre, John Major, et les écrits de prison de leur ancien vice-président, Jeffrey Archer.
Indiscrétions. Le parti des «valeurs familiales» et du «tout carcéral» se serait bien passé des indiscrétions chèrement vendues à la presse de deux de ses anciens espoirs. La députée, Edwina Currie, a d'abord révélé dans les détails les plus intimes ses quatre années de relations secrètes avec John Major, le grisâtre chef des tories aujourd'hui à la retraite. «C'est l'épisode le plus honteux de ma vie», a dû déclarer son ancien amant qui, devenu Premier ministre, avait pour règle d'exclure de son gouvernement toute personne coupable d'infidélité.
Depuis lundi, c'est au tour de lord Archer de défrayer la chronique. Condamné pour faux témoignage et entrave à la justice et incarcéré depuis l'an dernier, l'ancien candidat tory à la mairie de Londres dénonce le système pénitencier britannique et compare sa prison de Belmarsh aux geôles de «Turquie et du Kosovo». «Quand je réalise que j'ai au moins deux ans à purger, je ne comprends pas comment les condamnés à vie font