Washington
de notre correspondant
Bush, lundi soir à Cincinnati (Ohio), a-t-il durci le ton contre l'Irak ou assoupli ses positions? Assez subtilement, il a fait les deux. Tout en centrant son discours sur une guerre probable, il a considéré qu'elle n'était «ni imminente, ni inévitable», passage qui est allé droit au coeur des Européens. Tout en haussant la barre des conditions à un retour des inspecteurs, il a promis de ne pas conduire une guerre en solitaire. Il a également rappelé que «le changement de régime est le seul moyen de supprimer un grand danger pesant sur notre nation», sans entièrement exclure que le régime de Saddam Hussein «fasse le choix» de «changer de nature».
Remobiliser. Le Président accepte de laisser une dernière chance aux inspecteurs de l'ONU mais il y met des conditions telles qu'on voit mal comment Saddam pourrait coopérer. Selon Bush, les inspecteurs doivent pouvoir débarquer dans n'importe quel site «sans préavis, sans délai et sans exception». Il exige aussi que «le régime autorise les témoins de ses activités illégales à être interrogés [par les inspecteurs] à l'extérieur du pays. Et ces témoins doivent être libres d'emmener leurs familles , afin qu'elles soient hors d'atteinte de la terreur meurtrière exercée par Saddam».
Alors que le Congrès peaufine une résolution autorisant le Président à recourir à la force contre Bagdad, Bush cherchait surtout à remobiliser son opinion publique. Les Américains, en effet, ne seraient pas très belliqueux. Selo