Moscou de notre correspondante
Le premier recensement de la Russie postsoviétique commence aujourd'hui. Des clips vidéo, des affiches et des jeux d'enfants ont été largement diffusés pour faire taire les peurs encore très présentes. «Ne laisseriez-vous pas vous aussi entrer cette jeune fille dans votre maison?» martelait un de ces clips, montrant une sympathique jeune fille. Car en Russie, on ne laisse pas si facilement entrer un inconnu chez soi. «Ceux qui ont peur des voleurs, explique une brochure, pourront répondre aux questions des enquêteurs soit par téléphone soit en se rendant à des bureaux». Il était nécessaire aussi d'apaiser d'autres craintes, notamment celles d'une intrusion de la police, du fisc ou des services d'immigration. Les données sont confidentielles, répètent à l'envi les responsables du comité d'Etat des statistiques.
A l'issue de cette campagne, un sondage a montré que près de 90 % des Russes pensent que ce recensement est nécessaire. Rare voix discordante, celle de Guennadi Ziouganov, le leader du Parti communiste. Après la décision du Parlement d'interdire tout nouveau référendum jusqu'à la présidentielle de mars 2004, a-t-il expliqué, les Russes ont le droit de boycotter le recensement, car «les autorités ne veulent pas consulter les gens ni écouter leur voix ou leur désir de changement mais seulement les enregistrer».
Vaisseau spatial. 388 000 enquêteurs doivent prendre part à l'opération qui s'achève le 16 octobre. La plupart sont des étudiants, qui