Madjid ne décolère pas. A 10 heures, hier, il attend dans l'un des centres de vote des Ouadhias. «On nous a dit de partir, que les conditions du vote n'étaient pas réunies. J'ai demandé pourquoi. On m'a répondu que c'était sur ordre du chef de daïra («sous-préfet»), qui craignait des affrontements dans des villages des communes d'Aït Bouaddou et d'Agni Beghrane.» A une soixantaine de kilomètres de là, la voiture de Dahmane est bloquée par les barrages des partisans du boycott, alors qu'il se dirige, avec des urnes, vers Irdjen, un quartier de Tizi Ouzou 7 000 électeurs inscrits. «A 15 heures, raconte- t-il, il n'y avait toujours pas d'urnes dans ce centre, alors on est allé à la daïra et on a exigé qu'on nous en donne pour que les gens puissent voter.» Draa el-Mizan, Abi Youcef, Yataffen, Bouzeguene, Tizi Rached, Aït R'zine, Chemini... Dans plus de 26 communes de Kabylie, voter relevait, hier, de l'exploit : routes barrées, bureaux fermés, urnes installées en fin de matinée ou carrément absentes, comme dans 24 des 52 communes de Béjaïa. Ailleurs notamment Azazga, Akbou, Chorfa... , les pressions ont pris un tour plus musclé, avec urnes brûlées, individus exigeant qu'on les leur remette, centres de vote saccagés ou attaqués, parfois sous le regard de policiers impassibles.
Divisions. Comme prévu, les municipales, qui ont eu lieu hier en Algérie, ont été dominées par la situation en Kabylie. La frange la plus radicale des arouch, les comités de village, soutenue par le RCD