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Libération

En Martinique, patates douces et toxiques durs

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Un insecticide interdit utilisé dans des plantations.
publié le 12 octobre 2002 à 1h23

Une tonne et demie de patates douces accommodées au chloredecone, un insecticide ultra-toxique strictement interdit en France depuis 1990. Voilà ce qu'ont découvert les limiers de la Direction générale de la concurrence et de la répression des fraudes (DGCCRF), le 23 août, sur le port de Dunkerque, en provenance de la Martinique. Dans les flancs du cargo Douce France alpagué par les services de Bercy «sur information» (c'est-à-dire sur renseignement ou dénonciation), les flics des fraudes ont trouvé 23 «cartons» de patates douces, toutes vérolées comme l'ont confirmé les analyses réalisées sur place. Expéditeur : le groupe Gipam, un groupement d'exportateurs de bananes en Martinique. Destination finale prévue : Rungis et son Marché d'intérêt national. Destination finale réelle : un incinérateur pour destruction totale et discrète de la marchandise, après signalement au parquet. «Nous avions là un gros problème de police sanitaire, il fallait agir très vite», commente l'un des protagonistes du dossier. «Ce n'est pas que le chloredecone se trouvait en quantités très importantes sur ces patates douces : les traces retrouvées étaient assez faibles, quoique potentiellement dangereuses pour certains sujets», tente de rassurer un responsable de la santé publique. «Mais l'interdiction doit être strictement respectée. Il n'y a pas, en l'espèce, de seuil tolérable ou de liberté à prendre avec la loi», explique-t-il.

Mais il y a autre chose derrière cette trouvaille. Pour les pouvoirs p