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Libération

Le long passif des terroristes yéménites

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Le groupuscule qui a revendiqué l'attentat du«Limburg» a fait parler de lui dès 1998.
publié le 12 octobre 2002 à 1h23

L'Armée islamique d'Aden-Abyane, qui a revendiqué jeudi soir l'attentat contre le supertanker français Limburg, a fait parler d'elle pour la première fois en 1998. Le 27 décembre, le groupuscule avait enlevé seize touristes occidentaux. Les rapts tribaux sont chose courante au Yémen mais cette fois-ci, les autorités sont confrontées à une revendication politique. Le groupuscule demande, dans un premier temps et selon les autorités de Sanaa, «l'arrêt des frappes américano-britanniques et la levée de l'embargo sur l'Irak» (on est alors en pleine opération Renard du désert) ainsi que la libération d'un de ses responsables emprisonnés, Saleh Haydara Atwani. Il menace de tuer les otages un par un. Quatre touristes ­ trois Britanniques et un Australien ­ sont tués dans l'assaut de l'armée yéménite. Le chef du groupe islamiste, Zein al-Abidine al-Mehdar, alias Aboul Hassan, est capturé et jugé au printemps 1999.

«Le Coran, mon juge». Le procès, que le pouvoir veut exemplaire, dérape : Aboul Hassan, un grand gaillard de 28 ans à la barbe fournie, apostrophe le juge : «Ton tribunal n'est pas islamique. Ta justice ne vaut rien. Seul le Coran est mon juge.» Au procès, on apprend que l'Armée islamique d'Aden-Abyane a enlevé les touristes mais pour faire libérer un groupe de huit jeunes Britanniques d'origine arabe et pakistanaise ainsi que deux Algériens porteurs de faux passeports français, tous arrêtés dans la plus grande discrétion le 23 décembre 1998 à Aden.

Les jeunes gens sont venus