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Libération

Londres se prend à plaider pour un président européen

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Manifeste proeuropéen du chef de la diplomatie.
publié le 12 octobre 2002 à 1h23

Londres de notre correspondant

Au risque de s'attirer les foudres des eurosceptiques, le chef de la diplomatie britannique, Jack Straw, se rallie à l'idée française d'un superprésident de l'Europe. Dans la dernière livraison de l'hebdomadaire The Economist, le secrétaire au Foreign Office «soutient la proposition de Jacques Chirac d'un président à plein temps du Conseil européen, choisi par les chefs de gouvernement et redevable auprès d'eux». Avec un mandat «de plusieurs années». L'actuel système de présidence qui tourne tous les six mois «nuit, selon lui, à la cohérence et à l'efficacité» de l'Union.

Règle du jeu. Dans ce manifeste, long et détaillé, Jack Straw explique également que l'Union a besoin d'une «constitution», un terme qui fait encore peur dans un pays qui en est dépourvu. «Les traités de l'Union ne se distinguent ni par leur clarté, ni par leur concision», souligne-t-il tout en plaidant pour un texte «unique, cohérent» et «court» définissant «les rôles et les responsabilités des institutions (européennes)». Une sorte de règle du jeu à douze et bientôt à vingt-cinq.

Anticipant les critiques de l'opposition britannique, le ministre se défend de vouloir préparer le terrain à un «super-Etat européen». Son texte, contribution aux travaux de la Convention sur l'avenir de l'Europe présidée par Valéry Giscard d'Estaing, se propose au contraire d'établir une «claire distinction entre les compétences nationales et supranationales». La constitution de Straw reconnaît les dr