Bien que le Pakistan soit une république islamique, les partis religieux fondamentalistes n'avaient jamais obtenu plus que quelques sièges au Parlement. Les partis laïcs avaient toujours dominé très largement le paysage politique. Tout cela vient de basculer, à la surprise générale, lors du scrutin législatif de jeudi, dont les résultats n'étaient encore que partiels, vendredi.
Légitimité. Les partis religieux extrémistes, regroupés sous l'appellation Mutahidda Majlis-e-Amal (MMA), avaient déjà recueilli vendredi soir 34 sièges à l'Assemblée nationale alors même que seulement 174 circonscriptions sur les 272 à pourvoir par suffrage direct avaient été décomptées (70 autres sièges sont réservés aux femmes et aux minorités). Dans les régions pashtounes frontalières de l'Afghanistan (Province frontalière du Nord-Ouest, NWFP), véritable sanctuaire pour les talibans afghans et des membres d'Al-Qaeda, les fondamentalistes obtiennent la majorité. Le MMA pourrait contrôler aussi l'Assemblée provinciale du Balouchistan, elle aussi frontalière de l'Afghanistan.
Le général-président Pervez Musharraf, parvenu au pouvoir après un coup d'Etat en 1999, espérait que ce scrutin renforce sa légitimité. De fait, le parti pro-Musharraf, la ligue musulmane Quaid-e-Azam (PLM-QA), arrivait vendredi soir en tête en nombre de sièges avec 54 députés d'ores et déjà élus. Quoi qu'il en soit, le rétablissement du Parlement et des assemblées régionales, dissoutes après le putsch, ne risque pas de gêner tr