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Libération

Côte-d'Ivoire: Gbagbo veut faire front

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Il limoge le ministre de la Défense et prend le contrôle de l'armée.
publié le 14 octobre 2002 à 1h24

Face à l'avancée des rebelles qui ont pris hier Daloa, l'un des principaux centres cacaotiers de l'ouest de la Côte-d'Ivoire, Laurent Gbagbo reprend la situation en main. Le Président ivoirien a démis de ses fonctions, samedi soir, sans fournir d'explication, son ministre de la Défense, Moïse Lida Kouassi, qui a été nommé à un poste de conseiller. L'incapacité de ce ministre à mettre fin à une rébellion qui occupe depuis trois semaines le nord du pays a assurément pesé lourd dans la décision du chef de l'Etat qui prend de facto en charge le contrôle de l'armée. «Le Président se met en position pour faire la guerre à sa façon, c'est-à-dire sortir de la défensive pour passer à l'offensive, c'est une nouvelle stratégie», a commenté Mamadou Coulibaly, le président de l'Assemblée nationale. Selon nos informations, Gbagbo a en effet envoyé des émissaires et pris des contacts en France pour se fournir en armes et en hommes.

Circonstance aggravante pour Moïse Lida Kouassi : il a été constamment en première ligne depuis le début de la crise, à tel point que nombre d'observateurs s'interrogent sur son rôle exact durant les premières heures du coup d'Etat, le 19 septembre. A-t-il cherché à profiter de la confusion pour renforcer sa position au sein du gouvernement ? En limogeant ce ministre considéré comme un «faucon» du Front populaire ivoirien, Gbagbo fait aussi un geste d'ouverture à l'égard du reste de la classe politique. Le même jour, le pouvoir ordonnait la libération d'Ali Couli