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Libération

Egypte: un procès des homos «diplomatiquement» correct

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Les 50 accusés sont rejugés devant un tribunal ordinaire.
publié le 14 octobre 2002 à 1h24

Le Caire de notre correspondante

Les gays égyptiens plus que jamais dans la ligne de mire. Pour la deuxième fois en moins d'un an, 50 homosexuels ou présumés tels sont déférés devant la justice égyptienne. Cédant aux pressions internationales, le président Hosni Moubarak a en effet ordonné l'annulation d'un premier verdict rendu par la Cour de sûreté de l'Etat, juridiction d'exception chargée, à l'origine, de la lutte antiterroriste. Sur les 52 accusés, arrêtés pour la plupart dans la discothèque Queen Boat en mai 2001, 23 avaient été con damnés à des peines d'un à cinq ans de prison pour «débauche» et «mépris de la religion». La peine de travaux forcés infligée aux deux hommes présentés comme les meneurs a été confirmée, les 50 autres sont, eux, rejugés, cette fois par un tribunal ordinaire.

Rendez-vous piégés. Pour leurs avocats et les organisations des droits de l'homme, cette nouvelle juridiction devrait se montrer un peu plus respectueuse des droits de la défense. Samedi dernier, l'audience a été ajournée, les policiers impliqués dans les arrestations ayant refusé de se présenter devant le tribunal.

Mais loin de s'assouplir devant les critiques internationales, la traque antigays en Egypte s'est durcie depuis le premier procès du Queen Boat. Bien que plus discrètes, les arrestations se multiplient, notamment lors de rendez-vous piégés fixés par la police sur Internet. Selon la rumeur, les policiers se feraient passer pour des étrangers en vacances désireux de rencontrer de