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Libération

Les Français basculent dans le camp eurosceptique

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Seuls 40% sont favorables à l'élargissement.
publié le 14 octobre 2002 à 1h24

Pourquoi les Français rejettent-ils l'élargissement ? C'est la question qui taraude la Commission européenne, à la lecture de son tout dernier sondage Eurobaromètre. Cette prise de pouls semestrielle confirme l'existence d'un «problème» français. Au sein des Quinze, la France n'est certes pas la seule à renâcler à l'arrivée de dix nouveaux membres : en Autriche, en Allemagne et au Royaume-Uni, les «pour» n'atteignent pas non plus le seuil des 50 % (voir graphique). «Mais c'est en France que le problème est le plus préoccupant», s'inquiète le commissaire à l'élargissement, Günter Verheugen. Dans le quarteron des anti, seule la France compte en effet plus d'opinions négatives (47 %) que positives (40 %). Et cette hostilité se renforce depuis un an et demi.

A Paris fin septembre, Verheugen s'est livré à une sévère «mise en garde» qui a beaucoup agacé le Quai d'Orsay. Son réquisitoire : «Il n'y a eu aucun débat public en France», et la population reste totalement sous-informée. L'UE devant donner fin décembre son feu vert à l'adhésion des Dix, «j'aimerais éviter un climat dans lequel on dirait que cet élargissement a été négocié en catimini, en passant par-dessus la tête des citoyens», a prévenu Verheugen, se voyant sans doute déjà en parfait bouc émissaire de tout ce qui tournerait mal. Fin scrutateur des opinions européennes, Dominique Reynié, professeur à Sciences-Po, a eu le même choc que Bruxelles : «La France, qui depuis trente ans se caractérisait par une attitude médiane