L'invalidation, faute d'un nombre suffisant de votants à peine 45,5 % du second tour de l'élection présidentielle de Serbie, met en pleine lumière toutes les difficultés de la transition, deux ans à peine après le renversement du régime de Milosevic. Les inquiétudes pour la stabilité du pays sont tangibles, et, à Bruxelles, le porte-parole de la Commission européenne a exprimé le souhait que les autorités serbes réagissent «rapidement» pour organiser un nouveau scrutin.
Dimanche, deux candidats étaient en lice. Le conservateur et nationaliste modéré Vojislav Kostunica, qui abandonnerait son mandat de chef d'Etat fédéral, a obtenu 66,7 % des suffrages exprimés. Son rival, l'économiste libéral Miroljub Labus (31,2 %), maître d'oeuvre de la «thérapie de choc», était soutenu par le Premier ministre, Zoran Djindjic. Le véritable vainqueur semble pourtant bien être l'ultranationaliste Vojislav Seselj, dont l'appel au boycott a trouvé un certain écho dans un électorat déjà bien peu motivé (55 % de votants au premier tour). Arrivé alors en troisième position, avec près du quart des suffrages, il avait reçu un soutien appuyé de Milosevic, actuellement jugé par le Tribunal pénal international (TPI) de La Haye. En boudant les urnes, les électeurs ont surtout montré leur désillusion et leur lassitude face aux querelles qui ont divisé le camp réformiste.
Leviers du pouvoir. Les deux hommes forts de la nouvelle Serbie, Vojislav Kostunica et Zoran Djindjic, avaient renversé ensemble le r