«Il n'a jamais été question d'annuler cette visite.» Les conseillers d'Hugo Chavez sont formels : malgré les tensions politiques exacerbées et les rumeurs de coup d'Etat, le président de la «république bolivarienne» du Venezuela maintient sa tournée-éclair de quatre jours en Europe. Elle commence cet après-midi à Paris par une rencontre avec Jacques Chirac et d'autres avec des patrons français, et doit se poursuivre en Italie, au Royaume-Uni et en Norvège. L'ex-commandant putschiste, auteur d'un coup d'Etat manqué en 1992, triomphalement élu en 1998 après avoir été amnistié et de moins en moins populaire depuis, dirige aujourd'hui une démocratie fragile, un pays profondément divisé entre pro et antichavistes.
Dérives autoritaristes. Dimanche, le président populiste de gauche, qui se veut l'héritier du Libertador Simon Bolivar, a mobilisé des centaines de milliers de partisans dans les rues de Caracas. Une marée humaine dans laquelle les bérets militaires à son effigie se mêlaient aux portraits de Che Guevara. La manifestation, qui s'est déroulée pacifiquement, commémorait les six mois de son retour au pouvoir, après en avoir été écarté quarante-huit heures par un éphémère coup d'Etat, le 11 avril.
Elle répondait aussi à la gigantesque manifestation de l'opposition, qui avait, elle aussi, rassemblé plusieurs centaines de milliers de personnes, jeudi, et dont le mot d'ordre était la démission de Chavez, accusé de dérives autoritaristes depuis sa réélection en 2000. L'opposition,