Depuis longtemps, Paris et Tripoli ont discrètement renoué. Mais la normalisation officielle de leurs relations sera consacrée par la visite de Dominique de Villepin vendredi en Libye, treize ans après l'attentat contre le DC 10 d'UTA qui fit 170 morts au-dessus du désert du Ténéré. Qu'il s'agisse d'une «escale» du chef de la diplomatie française sur le chemin du Sommet de la francophonie à Beyrouth ne change rien à l'affaire. Car cette «escale» précédera la première réunion depuis vingt ans de la commission mixte franco-libyenne, qui se tiendra lundi à Paris en présence du chef de la diplomatie libyenne, Abdel Rahmane Chalgham. En mai dernier, la participation de Dominique de Villepin à un sommet UE-Maghreb à Tripoli avait préparé le terrain à cette première visite bilatérale depuis la suspension, en 1999, de l'embargo de l'ONU.
La reprise publique des relations avec le régime du colonel Kadhafi, accusé d'être derrière l'attentat du DC 10 et de l'avion de la Pan Am au-dessus de Lockerbie (270 morts en 1988), provoque évidemment la «colère» des familles des victimes. La cour d'assises de Paris avait condamné par contumace six Libyens, dont le beau-frère du «guide». Les victimes protesteront, lundi à 11 heures, devant le Quai d'Orsay, contre la venue à Paris du ministre libyen «alors que les auteurs de l'attentat sont toujours en liberté (...) et qu'il n'y a eu ni véritable reconnaissance ni véritable réparation» (Tripoli aurait offert 10 millions de dollars pour chacune des