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Libération

Côte-d'Ivoire : la presse occidentale harcelée

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Les pressions se multiplient sur les journalistes étrangers, accusés de «partialité».
publié le 17 octobre 2002 à 1h27

Abidjan envoyé spécial

Des cageots, des tabourets et des tables en bois renversés à même l'asphalte. A l'entrée d'Abidjan, les forces de l'ordre ont établi un semblant de barrage sur la route qui descend de Yamoussoukro. Un soldat s'approche du véhicule : contrôle d'identité, fouille au corps, inspection du coffre. Un magnétophone Nagra sur la banquette arrière : «Vous êtes de Radio France Internationale ?», demande-t-il, subitement suspicieux. Non, ce journaliste travaille pour une radio française privée ; il pourra repartir sans encombre.

Depuis la tentative de coup d'Etat du 19 septembre, il ne se passe pas un jour sans que la presse internationale ­ en particulier française ­ ne fasse l'objet de critiques acerbes de la part de certains médias locaux. Principales cibles : RFI, l'Agence France-Presse (AFP) et TV5. Mais Libération et le Monde ne sont pas épargnés. A Abidjan, on met en cause leur «partialité», voire leur «complicité objective» avec les mutins qui tiennent le nord du pays. Loin de dénoncer à longueur de colonnes ou de reportages «l'agression venue de l'extérieur» perpétrée contre la Côte-d'Ivoire, ils osent en effet donner la parole aux rebelles, à Bouaké, dans le centre du pays.

«Complot de Chirac». Mercredi dernier, un jour ordinaire dans la presse locale. Notre Voie, quotidien proche du pouvoir, dénonce le «combat d'arrière-garde de la presse internationale». Le journal ultranationaliste le National voit «Chirac au coeur du complot» et accuse la presse frança